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Bernard Janody | Impressive French Contemporary Artist

Bernard Janody

This text was originally written in French and to keep the content as genuine as possible; we have opted to keep it in this language.

Comment es-tu devenu un artiste visuel ?

Tout d’abord, je n’ai jamais pensé que j’étais un artiste et je ne savais même pas ce que cela voulait dire. Au début, j’étais passionné de photographie mais sans aucune prétention concernant le contenu de mes photos.

J’ai par la suite découvert la sérigraphie et me suis mis à réaliser des affiches pour diverses manifestations. Poussant ma curiosité, je suis tombé par hasard sur des livres traitant de l’art américain et j’ai ainsi découvert l’artiste Robert Rauschenberg dont l’illustration de l’une de ses sérigraphies  PERSIMMON  m’a  immédiatement parlé. J’étais subjugué et j’ai commencé à développer des collages par le biais de la photo et de diverses techniques ; je me suis lancé véritablement dans un travail expérimental sans réfléchir vraiment mais mon désir de créer s’est démultiplié et la suite a été fulgurante.

Quelle a été l’évolution de ton art avec le temps ?

Eh bien..  mes recherches et compositions graphiques (collages, reports photographiques)  que j’ai réalisées m’ont apporté beaucoup de satisfactions mais surtout m’ont permis de faire remonter à la surface tout ce qui était enfoui en moi,comme  l’architecture, les paysages, les espaces industriels, les zones urbaines, les chantiers… bref tout ce mélange a contribué à stimuler mon imaginaire . Ainsi, puis-je dire avec un certain recul que le chaos des réalités est devenu et demeure encore la source de mon énergie.

Quels sont tes influences artistiques les plus importantes ?

Ma découverte de l’art américain par le biais de l’artiste Robert RAUSCHENBERG a été  très stimulante et cette attirance pour les phénomènes de sur-densité m’a ouvert sur des réalités nouvelles ; mes lectures ont aussi largement contribué à décoder les mécanismes de la consommation, le conflit des hommes face à la destruction de leur environnement et ont évidemment renforcé mes convictions et mes thèmes artistiques.

En général, je n’ai pas eu à proprement parler d’influences artistiques importantes.

Mes curiosités urbaines ont donné forme à mes travaux «  Strates Urbaines » , mon travail photographique , orienté vers les zones industrielles, a fortement contribué à l’orientation de mes thèmes , m’ouvrant au fil des événements vers de nouvelles réalités .

Ou as-tu exposé principalement?

Mon travail à été montré principalement en France, Suisse et Belgique. Certaines de mes toiles sont cependant parties dans des  pays où je n’ai pas exposé.

Serais-tu prêt à faire une exposition en Amérique ?

Oui, absolument, mais avoir déjà des œuvres qui partent chez des collectionneurs serait intéressant ; ceci permettrait d’ouvrir  une réflexion sur leur contenu et par la suite, la curiosité envers l’artiste fera le reste.

As-tu travaillé avec des galeries dans le temps ? Qu’est ce que tu aimes le plus chez une galerie en relation d’affaires?

J’ai travaillé dans le passé avec différentes galeries mais actuellement, je ne travaille avec aucune et  j’organise moi- même mes expositions.

J’aimerais  re-travailler avec une galerie mais sous certaines conditions. J’attends d’une galerie, qu’elle  défende et soutienne mon travail, à savoir, qu’elle sache véhiculer ma démarche  et la prolonger  dans le temps.

Du point de vue commercial, je souhaite une relation de confiance réciproque : si le galeriste  se donne les moyens de valoriser mon travail et de le véhiculer commercialement avec toutes ses dimensions qu’elles soient à la fois techniques et conceptuelles , cela me convient.

Quels ont été tes sources d’inspiration à travers le temps ?

Mes  sources d’inspiration ont,la plupart du temps, toujours été alimentées par des événements , qu’ils soient d’ordre politique ou social. Quant à mes préoccupations environnementales , elles sont la conséquence d’une accumulation de facteurs qui m’ont fait prendre conscience des capacités destructives du progrès obligatoire , ainsi que de l’hyper-consommation qui expulse l’être humain vers la sortie!!!!!!!!

As tu une œuvre ou une exposition dont tu es le plus fier ?

En ce qui concerne « mes œuvres » , bien que j’utiliserais plutôt le terme travaux, elles sont toutes complémentaires, et ce, dans l’ordre du temps qui les a fait naître.

Certaines pièces peuvent avoir un impact de forte intensité, plus immédiat et peut-être plus fulgurant sur l’observateur mais  je dirais que tous mes tableaux ont leur particularité et leur souveraineté, ce qui les habite ne peut pas être négocié avec des mots.

En ce qui concerne les expositions que j’ai réalisées, elles m’ont demandé beaucoup de concentration mais elles m’ont permis aussi de regarder et de situer un travail dans sa totalité et dans un ordre possible de sa signification, avec évidemment comme conséquence,d’entrevoir le meilleur comme le pire.

Bernard Janody
Artist peintre, Annecy, France.

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La terre n’est plus l’unique fond de nos nécessités et nous sommes entrés dans le théâtre des signes et des images. Comme le dit Michel Corajoud dans un article intitulé Philosophie et esthétique du paysage : « […] les paysages contemporains s’organisent sur le mode de l’image et du message. Ils sont univoques ».

Notre vision du paysage passe par la commodité et le plaisir immédiat. Le regard qu’on lui porte, relève à présent du spectacle, et non de la contemplation comme autrefois. Le paysage s’éloigne de la terre et les techniques du siècle dernier ont permis des stratégies d’aménagement qui s’imposent sans efforts sur les sites autrefois offerts à notre contemplation: tout y est rectifié, planifié, homogénéisé, exploité, rentabilisé. Le paysage entre désormais dans un système de production qui gomme les particularités culturelles et morphologiques.

Ce que nous contemplons aujourd’hui n’est plus un paysage, mais une image très superficielle pleine de signes déployant des messages vers notre inconscient, comme s’il ne nous était plus possible d’assumer notre propre perception et personnalité. D’ailleurs, pour circuler dans ces espaces — paysages industriels, paysages urbains, paysages contenues et paysages en sursis — où les juridictions s’imposent, nous avons besoin d’équipements. Les corps se protègent, s’enveloppent pour éviter la promiscuité avec cet espace qu’ils parcourent dans des circuits fabriqués.

Progressivement, le paysage se transforme en un vaste parc d’attractions, un terrain de jeux, un ready-made qui ne s’interpénètre plus avec le ciel, la terre, et le corps. En multipliant les artefacts, l’homme transforme et découpe les paysages en puzzles. Il les balise de signes en se métamorphosant lui-même, à son insu. Il est omniprésent dans un univers qu’il veut maîtriser mais duquel il s’exclut.

A partir de notes de Bernard Janody