LÉGION 90 | Les Belles Années

Une affiche de rêve, rien de moins. Vilain Pingouin. Noir Silence. Les Frères à Ch’val.

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Trois groupes qui ont marqué la scène Rock québécoise. Trois groupes qui continuent de produire de la musique de qualité (d’ailleurs Jano Lapin a inclus les nouveaux albums de Noir Silence et des Frères à Ch’val dans son top 5 des mois de février et septembre, respectivement). Trois groupes qui à eux seuls valaient le prix d’admission. Polo, dans l’entrevue qu’il nous a accordé la semaine dernière (ici), nous promettait un spectacle à ne pas manquer. Le chanteur disait vrai ! Retour sur une soirée mémorable.

Vilain Pingouin

C’est Vilain Pingouin qui a été désigné pour ouvrir les hostilités. Le groupe a sorti l’artillerie lourde dès le départ avec les classiques Les belles années et Salut Salaud. La foule ne s’est pas fait prier pour chanter à gorge déployée ! Rudy Caya est sans surprise visiblement diminué physiquement à la suite d’une série d’AVC subis il y a quelques années (on le serait pour moins !). Toutefois, l’homme n’a rien perdu de sa voix si distinctive qui a marqué nos esprits. Caya a également été le frontman le plus loquace de la soirée en présentant quelques chansons, mentionnant même au passage qu’il avait un don pour « fermer la yeule » à son frère d’armes Jeff Dubé.

Le groupe en a également profité pour présenter trois des quatre chansons figurant sur l’EP Coup de Cœur paru l’année dernière, ce qui a permis à Frédéric Bérard de partager le stage avec les Pingouins le temps de M@ yeule dont il signe la musique et co-signe le texte avec Caya. Le groupe a fini le tout en beauté avec une enfilade de classiques, Délinquance / Je Marche Seul / Le Train, alors que les guitaristes Alain Godmer et Jean-Michel Soudre ont tourné le volume à 11 et se sont échangé des solos de grande qualité !

Vilain Pingouin réservait également une surprise de taille au public montréalais avec la présence des membres originaux Rodolphe Fortier et Frédéric Bonicard avec lesquels ils n’avaient pas partagé la scène depuis 30 ans. Ces derniers sont venus rejoindre le groupe sur scène à mi-chemin de la chanson Le Train. Un beau moment et une belle façon de clore ce premier tiers.

Noir Silence

MONTRÉAL !!! Ça doit bien faire…25 livres qu’on ne s’est pas vu !” blague Jeff Dubé lorsqu’il s’adresse à la foule pour la première fois. Ce dernier est visiblement de bonne humeur en ce 16 novembre et sera la plupart du temps moqueur dans ses interventions tout au long de la soirée. Noir Silence profitait de ce retour à Montréal pour lancer un album compilation, Les Meilleurs Hits | 1993 – 2019, qui contient 19 succès du groupe. C’est donc sans surprise que c’est parmi ces titres que Noir Silence ait décidé de concentrer sa setlist pour la soirée.

Compte tenu du côté plus rock des autres groupes sur l’affiche, Noir Silence a tout de même fait preuve d’audace en proposant une setlist somme toute assez “tranquille”, pigeant à quelques reprises dans les chansons les plus soft de la compilation (En attendant de partir / J’t’encore là – L’une /  J’t’à boutte). Le groupe a même ouvert son spectacle avec Rack à Bécyk, une petite balle courbe considérant que c’est une chanson de l’ère “sans Jeff Dubé”, doublé au fait que la chanson se retrouve du côté plus mollo du répertoire du groupe. J’ai toujours eu le plus grand des respect pour les groupes qui ne reniaient pas certaines époques de leur histoire et c’est satisfaisant de voir que le groupe ne fait pas l’impasse sur les deux albums sans son chanteur d’origine. Par contre, le fan de rock plus lourd en moi espérait des chansons du côté plus heavy de leur discographie telles que Oublier (Immortellement Célèbre), Mens-moi (Plus de mal que de peur) ou même She’s Coming Down (Mae-Geri). Tout cela ne reste bien sûr qu’une question de goûts personnels puisque la foule a plus qu’apprécié les chansons proposées par le groupe.

Les faits saillants de ce deuxième tiers furent évidemment le fameux On jase de toi, chanté par une foule conquise, et l’autre grand succès du groupe: Malade. Sur cette dernière, le guitariste Samuel Busque jouait comme si sa vie en dépendait ! Une intensité qui illustrait à merveille comment le band semblait profiter du moment. Malade s’est d’ailleurs vu agrémenté d’une finale inédite et différente de la version que l’on peut entendre sur l’album Live à Québec.

Tout comme Vilain Pingouin, le groupe est par la suite allé à la rencontre des gens pour signer des autographes et prendre quelques photos à la table de merch.

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Les Frères à Ch’val

C’est un Polo et des Frères à Ch’val visiblement en forme qui sont débarqué sur la scène du Club Soda pour clore les festivités. Le groupe débute son set en force avec Le Gazon Vert (tiré de l’excellent nouvel album Ast’Heure) et Lé Zaricos Sautés où il demande à la foule de sauter sur place à chaque refrain. Disons que le party a levé assez rapidement!

Les Frères à Ch’val, qui jouaient leur premier spectacle montréalais depuis la sortie du nouvel opus, ont d’ailleurs profité de l’occasion pour en présenter plusieurs extraits dans la première moitié du spectacle.

Les chansons Johnny et La Chanson du Gitan passent particulièrement bien le test de la scène, la première avec son magnique passage à la trompette qui nous transporte tout droit dans un film de Sergio Leone et la deuxième grâce à son harmonica accrocheuse et son solo de guitare électrique des plus épique !

Les Frères ont ensuite enchainé avec un bloc reggae (Le Retour du beau temps / Prends Ça Cool / L’été) mettant de l’avant la basse groovante de Gilles Brisebois avant de revenir avec des chansons plus rock pour la finale. Tout au long du spectacle, Denis Lavigne faisait fureur avec son Thérémine (boîtier électronique à antennes ayant la particularité de produire de la musique sans avoir à être touché par l’instrumentiste) et alternait les violons / banjos / mandolines alors que Polo faisait de même avec ses multiples guitares. Les classiques s’enchaînaient à un rythme fou, portés par un groupe en pleine possession de ses moyens. Alors que s’achevaient les dernières notes de D’z’affères à faire, les gens en redemandaient encore ! Le groupe a donc offert en guise de rappel son uber-hit « Mon Voisin », rejoint sur scène par Jeff Dubé au chant, bananes et niaiseries ! Des bananes qui ont donné lieu à une querelle entre deux spectateurs assez éméchés pour l’obtention du reste de la banane entamée par Polo…now that’s what I call rock & roll !

Fait étonnant, lorsque les Frères tirèrent leur révérence et que les spectateurs comblés se dirigeaient vers la sortie, les tables avec le matériel promotionnel des bands étaients vides et tout le matériel déjà rangé. Décision douteuse ou couvre-feu imposé par le Club Soda? Dans une ère où les groupes peinent à vendre des disques, les t-shirts et autres peuvent être une source non négligeable de revenus d’autant plus que les Frères à Ch’val n’ont pas bénéficié d’une séance de rencontre avec le public comme ses prédécesseurs. Mis à part ce petit ombrage au tableau, LÉGION 90 a été à la hauteur des attentes. Il ne reste plus qu’à espérer que la formule soit de retour l’année prochaine. Ne manquez surtout pas la chance de voir cette affiche de rêve si elle passe dans votre région !

PS : je voulais mon chandail des Frères à Ch’val!!! Je suis encore fâché. Mon argent est là, prêt à être cueilli. Vous savez où me contacter… 🙂

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